En février 2009, j’ai vécu un moment épouvantable. J’ai dû m’inscrire à l’aide-sociale. Ça a été une des plus grosses épreuves d’orgueil que j’ai eu dans ma vie.
Je suis loin de faire partie des clichés, j’ai toujours travaillé, trop même ( 2 job +l’école pendant un temps). Dans ma famille, le travail est quelque chose de valorisant. Finalement, dû à mon état de santé et au fait que j’avais épuisé mon assurance-emploi, j’ai dû me rabattre sur l’aide sociale. J’ai dû me convaincre que c’était un service comme les autres, que j’en avait vraiment besoin et que j’y avait droit autant que les autres…peut-être même plus que les autres. Par ” les autres”, je vise ceux qui brisent l’image de ce service. Ceux qui profitent du système, qui fraudent, qui depuis des génération en font leur travail, alors qu’ils sont aptes à travailler. Ceux qui font que j’ai eu honte, alors que moi j’en avait vraiment besoin pour me remettre sur pied, que je me sentais coupable les rares moments ou je me donnais le droit de me reposer. Dans ma vie, j’ai connu des gens qui en aurait eu besoin de ce service, mais c’est difficile d’y avoir accès dû à ceux qui en abuse. J’ai dû me battre 3 mois pour l’avoir….Je me suis brulée par le stress. Comment je paies mes choses moi…comment je me loge, me nourrit…. ce sont des besoins fondamentaux. C’est à ça que ca sert l’aide sociale… à combler ces 2 besoins…Je suis loin d’avoir vécu dans le luxe dans la dernière année, mais aujourd’hui je me sens mieux…et maintenant je veux foncer!
Y’en a qui dirait que c’est reculer pour mieux foncer ensuite!
J’ai pas l’impression d’avoir reculé…disons plutot que j’ai pris mon élan
Disons que c’est la véritable utilité de l’aide sociale et personne ne peut être contre la vertue.
On est loin des Bougons qui ont du BS de père et fils et de mère en fille pour reprendre un préjugé classique.